Le fourgon-pompe tonne Berliet 770 KEH Camiva

Le fourgon-pompe tonne Berliet de la série GAK est produit de 1962 à 1973 sous différentes versions (GAK 16, 17, 18, 619, 70, 20H2). La dernière version est le GAK 20 H2, dont la carrosserie est dessinée par Camiva et qui l’équipe d’une de ses pompes . Il est remplacé à partir de 1972 par le 770 KEH.

Le châssis Berliet 770 KEH

Il est produit dans un premier temps à partir de 1972 par les chaines de montage du site Berliet de Vénissieux en région lyonnaise qui en assemble près de 80 exemplaires cette même année. La production est ensuite réalisée par celles des anciens établissements Guinard Incendie situés à Saint-Alban-Leysse en Savoie¹Camiva est le consortium qui a regroupé en 1970 Guinard Incendie, Berliet Incendie, Drouville et Simis..
Le K du nom de la série indique un châssis à cabine avancée, le E un moteur à essence²Berliet ne dispose pas encore d’un moteur diesel suffisamment performant pour animer ses engins-pompes. et le H un moteur Hotchkiss. L’engin est en effet animé par un moteur six cylindres à essence Hotchkiss 5201 de 215 ch.
Sa cabine, à quatre portes, aux arêtes droites, contraste avec celle, arrondie, de la série GAK. Elle rappelle celle du Berliet Stradair dont on aurait coupé le nez. Elle permet l’embarquement de huit sapeurs-pompiers.

L’équipement incendie

Son équipement incendie est celui du GAK 20H2 Camiva conçu à l’origine par Berliet Incendie :

• Une citerne en acier de 2 800 litres avec une cloison interne transversale brise-lame et deux trous d’homme,
• Une pompe centrifuge Camiva BG 60/3, à trois étages, entièrement en bronze, d’un débit de 1 000 l/min avec amorçage automatique à anneau d’eau. Cette pompe est fonctionnelle engin roulant,
• Un orifice d’alimentation de 100 mm, un orifice de refoulement de 100 mm, deux de 65 mm et un de 40 mm.
• Un dévidoir de premier secours avec 80 mètres de tuyaux de 22 mm de diamètre,
• Deux dévidoirs mobiles avec chacun 200 mètres de tuyaux de 70 mm de diamètre,
• Cinq aspiraux de 100 mm avec crépine.

De nombreux et larges coffres à portes à battants tôlés permettent l’emport de matériels, agrès, pièces de jonctions… D’autres coffres se trouvent en cabine.
L’engin est équipé en général d’un lot d’échelles (à crochets, à coulisse). La roue de secours est positionnée sur la tonne. Un projecteur, sur son support orientable, est positionné à l’avant de la cabine côté passager.

L’engin porte un feu de priorité unique bleu à éclipse surélevé à l’avant du toit puis deux feux, moins surélevés, à partir de 1973.

Le KEH a eu un succès certain chez les sapeurs-pompiers puisque près de 300 exemplaires ont été produits en trois ans, de 1972 à 1975, que ce soit en France ou destinés à l’exportation.
Un des concurrents du fourgon-pompe tonne KEH, pour n’en nommer qu’un, a été celui aménagé sur le châssis Mercedes LP113 avec un équipement incendie équivalent à celui du KEH.

Les reconditionnés

Les fourgons-pompes tonnes Camiva Berliet KEH arrivent en limite d’age dans les années 1980. Comme pour le Berliet GAK des équipementiers proposent des reconditionnements, en particulier de la partie incendie. C’est le cas de Camiva qui ré-équipe ses modèles originaux de coffres à rideaux, de Rocher, BBA, Maheu-Labrosse, Neufoca…

Le 770 KEH est remplacé par le 770 KB6 promis à un beau succès³Le 770 KB6 sera produit à plus de 1 600 exemplaires ! et commercialisé jusqu’en 1985 alors que Berliet avait cessé d’exister depuis plusieurs années ⁴Berliet est repris par Saviem, filiale de Renault, qui fusionnera l’ensemble dans Renault Véhicules Industriels en 1978..