Quand les pompiers de Paris sonnaient la berloque ! (1914 – 1918)


Au début de la Première guerre la Capitale est le premier objectif de la guerre de mouvement que les allemands pensaient être rapide (c’est le plan Schlieffen). Mais les armées française et belge opposent une résistance inattendue. Le conflit va alors basculer d’une guerre de mouvements vers une guerre de positions et d’usure. Paris reste toutefois la cible privilégiée et les allemands vont opter pour une stratégie de bombardements de la ville. L’objectif consiste à détruire les voies de circulation mais surtout de saper le moral des parisiens en les terrorisant. Le premier bombardement a lieu en mars 1915.

Bombardement à Paris en avril 1918
Bombardement à Paris en avril 1918

Plus de 7000 projectiles atteignent Paris durant le conflit, largués par des Taubes (avions monoplans biplaces), des Gothas (bombardiers biplans) ou des Zeppelins (aérostats de type dirigeable rigide). Il faudra déplorer plus de 260 tués parmi les parisiens.

Les sapeurs-pompiers de Paris sont évidemment largement sollicités par des demandes de secours et d’assistance mais les autorités leur confient aussi une mission particulière: anticiper les attaques aériennes et donner l’alerte. Il y aura près de 70 alertes de raids aériens à Paris durant le conflit.

Un bombardement sur Paris est imminent !
Un bombardement sur Paris est imminent !

Le premier niveau d’alerte consistait à supprimer l’éclairage public pour ne pas faciliter l’identification des cibles et les largages des aéronefs. En effet les attaques se faisaient de nuit car les appareils allemands étaient plus faciles à atteindre en journée par les tirs de l’artillerie anti-aérienne. Des projecteurs montés sur des camions illuminaient alors le ciel de Paris pour guider les tirs. Des sapeurs-pompiers de Paris conduiront quelques uns de ces engins, d’autres seront affectés aux batteries anti-aériennes.

Le second niveau d’alerte consistait à faire parcourir les rues de Paris par des véhicules sapeurs-pompiers (des premiers secours ou des fourgons-pompes) actionnant leur klaxon. L’équipage était composé d’un conducteur, d’un sergent et d’un clairon. Le klaxon était actionné six fois puis une fois longuement suivi par une sonnerie réglementaire : le garde-à-vous jouée au clairon, habituellement utilisée pendant des cérémonies militaires pour commander la mise au garde-à-vous. La fin d’alerte était de la même façon annoncée par une sonnerie réglementaire : la berloque, jouée habituellement pour donner le signal de rompre les rangs.

L’aviation s’améliorant durant le conflit ce mode d’alerte est ensuite remplacée par des sirènes électriques fixes positionnées en différents points de Paris.

Durant le conflit des détachements de sapeurs-pompiers de Paris vont renforcer les sapeurs-pompiers municipaux des villes de banlieues où se trouvaient des sites militaires ou des usines travaillant pour la Défense nationale.

En 1917 les pompiers de Paris ont éteint plus de mille huit cent feux et répondu à plus de huit mille demandes de secours !