Le module de spectrométrie de masse des marins-pompiers de Marseille (1996-2009)


Le laboratoire mobile de spectrométrie de masse des marins-pompiers de Marseille
Le laboratoire mobile de spectrométrie de masse des marins-pompiers de Marseille

En 1996 le Bataillon de marins-pompiers de Marseille mettait en départ un laboratoire mobile dont la mission était l’identification de produits polluants ou dangereux présents dans l’air ou dans l’eau. C’était une première. Il a été remplacé en 2009 par un autre laboratoire mobile, à spectre d’intervention plus large puisqu’il intègre aussi les risques radiologique et biologique, baptisé aujourd’hui, selon une normalisation nationale de Sécurité civile Véhicule de détection, d’identification et de prélèvement
Le Laboratoire mobile de spectrométrie de masse ou LMSM est un laboratoire embarqué qui intervient lors d’importants sinistres (feux industriels, feux urbains…) afin d’évaluer les risques encourus par les personnels engagés du fait des émanations de fumées. Il intervient également lors d’accidents chimiques aux côtés des unités mobiles d’intervention chimique. Il est intégré dans le plan de secours zonaux et à ce titre il peut être activé par la Direction de la défense et de la sécurité civile (DDSC). Il a été inauguré en novembre 1995 et mis en service en février 1996. Il a été le premier engin de ce type mis en départ en France, un second exemplaire analogue sera peu de temps après armé par l’Unité d’instruction et d’intervention de la Sécurité civile de Nogent-le-Rotrou (UIISC 1).

Le châssis

Le châssis retenu est un Mercedes 814 DA. Compte-tenu de son périmètre d’intervention c’est un châssis tous chemins à quatre roues motrices. Il devait être aérotransportable et donc sa hauteur hors tout est inférieure à 2.70 mètres, autorisant ainsi son transport par avion cargo de type Transall ou Hercule.

Les matériels embarqués

Instruments de laboratoire

  • Chromatographie en phase gazeuse ou CPG ou encore CG. C’est un instrument utilisé en chimie analytique, il permet de séparer les différents constituants d’un mélange. Cette technique dite « séparative » va permettre de traiter les échantillons prélevés et les préparer à l’analyse spectrale en réduisant les effets dus aux interférences,
  • Spectromètre de masse ou SM ou encore MS. C’est un détecteur très sensible permettant de réaliser une analyse spectrale. Le spectre de masse peut être caractéristique d’une molécule et il est possible de l’identifier en le comparant avec des banques de spectres,
  • Spectromètre infra-rouge à transformée de Fourrier Il permet l’acquisition de spectres infrarouges de substances et donc de préciser la présence de certaines fonctionnalités chimiques,
  • Spectrophotomètre à émission de flamme. Il mesure les radiations émises par des atomes chimiquement excités (ionisés). Là encore un rapprochement avec des banques de données permet une identification,
  • Spectrophotomètre ultra-violet La mesure est basée sur l’absorption de lumière par la matière. Elle permet d’effectuer des dosages, c’est à dire des évaluations quantitatives.

Équipements de laboratoire

La cellule de l’engin est équipé d’un évier avec une réserve d’eau de 30 litres, d’une paillasse de travail, d’une hotte aspirante, d’un réfrigérateur… Par ailleurs sont disponibles de la verreries de laboratoire (béchers, fioles, pipettes…) ainsi que les réactifs et solvants nécessaires à la mise en œuvre des prélèvements et d’analyses. La cellule de l’engin est climatisée.

Matériel informatique

Un puissant matériel informatique est nécessaire pour mettre en œuvre le pilotage des instruments techniques et la station météorologique. Ses programmes, logiciels et bases de données lui permettent d’interpréter les données spectrales et météorologiques et d’effectuer des modélisations.

La comparaison des spectres obtenus sur le terrain avec des spectres connus et référencés en bases de données informatiques permet l’identification des substances. Les données météorologiques recueillies sont compilées et analysées de manière à évaluer un débit de fuite, une dispersion atmosphérique… et ainsi de modéliser les risques liées aux agents chimiques rencontrés.

Matériels divers

Différentes cellules de détection complètent l’équipement : explosimètre, oxygénomètre, détection du chlore, détection de l’ammoniac…

Les équipements extérieurs

Un groupe électrogène de 5.5 kW fournit l’énergie nécessaire aux équipements électriques de l’engin. Il peut être déposé au sol par un treuil électrique à partir d’un bras pivotant. Une station météorologique permet de mesurer les paramètres environnementaux pouvant influer sur la propagation d’une pollution : direction et vitesse du vent, hygrométrie, pression, température…

L’engin est doté d’une réservoir d’eau de 300 litres destiné à alimenter une douche portable.

Les équipements de protection individuels

Sont embarqués le matériel permettant d’équiper deux « investigateurs préleveurs » : scaphandres, appareils respiratoires isolants.

L’armement en personnel

L’engin est armé par un ou deux conseillers techniques spécialisés en risques technologiques (chimistes ou pharmaciens) et un chauffeur. En fonction des interventions cet armement peut être complété par un officier et des chefs d’équipes risques technologiques.