Le casque français modèle 1933


Casque parisien modèle 1933
Casque parisien modèle 1933

Casque alsacien modèle 1933
Casque alsacien modèle 1933

Casque Marine modèle 1933
Casque Marine modèle 1933

Casque marseillais modèle 1933
Casque marseillais modèle 1933

Garde au drapeau des sapeurs-pompiers de Paris
Garde au drapeau des sapeurs-pompiers de Paris

Le casque modèle 1933 des sapeurs-pompiers

Au début des années 1930 les sapeurs-pompiers de Paris qui sont des militaires, exprimer le besoin d’un casque plus protecteur que celui du modèle 1895 qui les équipe.L’armée française venait de faire évoluer le casque Adrian de 1915 vers le modèle 1926 plus résistant et fabriqué en une seule pièce avec ajout d’un cimier et d’une plaque attribut1Le casque Adrian de 1915 était constitué de quatre pièces: bombe, visière, couvre-nuque et cimier..

En effet en 1931 le colonel Pouderoux, qui commande le Régiment des sapeurs-pompiers de Paris (de 1925 à 1933), est à l’initiative d’une étude en ce sens menée par la maison Bernard Franck et Fils. C’est cette dernière qui fournissait le modèle 1895.
Bernard Franck & Fils s’appuie en grade partie sur l’étude menée pour le casque de l’armée en 19152La proposition de Bernard Franck & Fils avait été écartée au profit de celle de Japy. et propose dès janvier 1932 un nouveau modèle, proche du casque Adrian du modèle général de l’armée et quatre fois plus résistant que le modèle 1895.

La bombe, de forme légèrement trapézoïdale, est en acier inoxydable au nickel et au chrome de 8/10è de mm environ, emboutie en une seule pièce, bordée sur son pourtour d’un jonc en laiton. Le cimier est fixé par des rivets à tête ronde. Initialement il devait être en laiton mais l’acier a été préféré car assurant une meilleur protection. Il présente, comme le casque Adrian, deux échancrures d’aération à sa base (une de chaque côté) ouvertes sur huit trous en quinconce situés dans le fond de la coque. Il finit à l’avant du casque sous forme de méplat, contrairement à celui du casque Adrian, avec bombe enflammée dorée pour les sapeurs et officiers, nickelée pour les sous-officiers.

La plaque attribut, très proche de celle du modèle 1895, de Paris est en tombac3Le tombac ou tombak est un alliage de cuivre (95 à 70 %) et de zinc (5 à 20 %). Il est blanc quand le zinc est en proportion haute mais jaune quand c’est le cuivre.: doré pour les sapeurs, nickelé pour les sous-officiers et doré au mercure pour les officiers.

Elle représente les armes de la ville de Paris encadrées d’une branche de chêne à droite et d’une branche de laurier à gauche, au dessus un ruban portant la devise de la ville de Paris Fluctuat Nec Mergitur. Entièrement ajourée, elle est fixée au casque au moyen d’un écrou vissé à l’intérieur du casque. Cette plaque a été composée et exécutée par Bernard Franck au début des années 1900.

La jugulaire est en cuir, réglable par une boucle de serrage et fixée au casque par deux passants en acier fixés au casque par quatre rivets (deux de chaque côté) et deux lames ressorts. Quelques officiers parisiens portaient un casque avec jugulaires en cuir tressé.

Généralisation, évolution et variantes du casque modèle 1933

Mis en dotation chez les sapeurs-pompiers de Paris, le modèle 1933 est rapidement utilisé par les sapeurs-pompiers des grandes cités et ceux des communes de France. Il subit très peu de modifications On distingue un second type mis en service ultérieurement avec une coque moins bombée et une coupe plus trapézoïdale.Le cimier est fixé par des rivets matés et non plus fendus.
Les différences d’un casque à l’autre portent essentiellement sur la plaque attribut. L’écu de celle-ci porte en général une bombe enflammée, symbole des troupes d’élite. Mais on peut y trouver aussi les armes de la commune d’appartenance, les traditionnelles haches croisées ou encore un bucher enflammé… Le ruban situé au dessus de l’écu porte généralement la mention Sapeurs-pompiers suivi du nom de la commune.

Les pompiers de la Marine adoptent également le modèle 1933 avec un plaque attribut pleine, non ajourée, et la mention Pompiers de la marine dans le ruban. Le méplat du cimier porte la bombe enflammée.

Les marins-pompiers de Marseille l’adopteront plus tard après avoir porté le casque Adrian dans sa version d’infanterie coloniale, peint en noir, avec comme attribut la grenade enflammée brochant sur une ancre de marine câblée. La plaque attribut avec la mention Pompiers de la Marine a été également été portée sur ce casque. Les casques modèle 1933 du Bataillon porteront un attribut non ajouré dédié avec la mention Bataillon Marins-pompiers Marseille  et dans l’écu les armes de la cité phocéenne, les deux haches croisées et l’ancre de marine, le tout sur un lit de flammes. Le méplat du cimier porte une ancre de marine et non plus la bombe enflammée qui subsiste pourtant sur les casques des marins-pompiers de la Royale (Toulon…).

En Alsace la plaque attribut présente une format spécifique, non ajouré, différent du modèle général.

Les sapeurs-pompiers des colonies françaises en seront également dotés comme par exemple ceux d’ Algérie.

Dans les années 1950 des accessoires sont disponibles comme par exemple une visière pare-feu  à double treillis, commercialisée par Vidal, destinée à procurer une meilleure protection faciale contre les feux à forts rayonnements.

Une très longue carrière…

Le modèle 1933 reste en dotation jusqu’au milieu des années 1980, après plus de 60 ans de service, chez les pompiers des grands corps mais va perdurer jusqu’en 1995 chez ceux de communes rurales ! Et encore ce dernier n’a jamais été réellement réformé car il reste aujourd’hui le casque de tradition des sapeurs-pompiers porté lors de cérémonies et plus particulièrement par les servants de la Garde au drapeau. Les sapeurs-pompiers de Paris, par exemple, défilent traditionnellement sur les Champs-Élysées, lors de la Fête nationale, avec ce casque brillant de mille éclats !

Le successeur

Le casque modèle 1933 présente quelques faiblesses: son absence de protection faciale et latérale, sa constitution métallique, donc conductrice du courant électrique, qui expose ses porteurs à des électrocutions accidentelles, la nécessité de son retrait pour utiliser un appareil respiratoire isolant…

Dès les années 1970 les pompiers de Paris avec le concours de la Direction générale de l’armement (DGA), des sociétés Gallet et Fenzy, commencent à étudier un successeur. Ce sera le modèle dit F1 fabriqué par la société Gallet et qui remporte rapidement un grand succès national et international. Ce sera l’objet d’un prochain article…

Une collection de photographies

Notes

Notes
1 Le casque Adrian de 1915 était constitué de quatre pièces: bombe, visière, couvre-nuque et cimier.
2 La proposition de Bernard Franck & Fils avait été écartée au profit de celle de Japy.
3 Le tombac ou tombak est un alliage de cuivre (95 à 70 %) et de zinc (5 à 20 %). Il est blanc quand le zinc est en proportion haute mais jaune quand c’est le cuivre.