Le véhicule poudre de grande puissance BBA des marins-pompiers de Marseille (1988)


En 1988 le Bataillon de marins-pompiers de Marseille s’équipe d’un véhicule poudre de grande puissance PGP aménagé par BBA sur un châssis Renault Midliner S130. Ce nouvel engin spécial vient remplacer un engin de même type équipé par Biro sur un châssis Mercedes 911 , mis en service en 1976.

L’agent extincteur

Le poudre grande puissance PGP sur la Canebière en 1995
Le poudre grande puissance PGP sur la Canebière en 1995

Si l’eau est un agent extincteur historique et quasi universel elle n’est pas appropriée pour combattre certains feux spéciaux, en particulier ceux de liquides ou de gaz, ou encore pour lutter contre les feux électriques.

La poudre est alors utilisée pour son action d’abattement, d’inhibition, d’isolation et de refroidissement. Elle est en général constituée de bicarbonate, de phosphate, de sulfate… de sodium, de potassium, d’ammonium… auquel on adjoint des additifs : des fluidisants pour favoriser son écoulement dans les circuits et lances d’extinction, des hydrofugeants pour éviter sa prise en masse en cours de stockage.

Le PGP du Bataillon de marins pompiers de Marseille porte un réservoir de 2 000 litres équivalent à deux tonnes de poudre Granito à granulométrie fine et à base de bicarbonate de soude.

La mise en œuvre

Camion poudre de grande puissance PGP des marins-pompiers de Marseille
Camion poudre de grande puissance PGP des marins-pompiers de Marseille

La poudre n’est pas projetée sur les flammes par une pompe hydraulique comme peut l’être l’eau par un engin-pompe. Elle est propulsée par de l’anhydride carbonique, autrement dit du dioxyde de carbone1L’azote peut être aussi utilisé en tant que propulseur. ou CO2. Ce fluide est liquéfié par sa mise en pression dans des bouteilles. Sa détente brutale dans le réservoir va propulser la poudre hors de ce dernier. Le PGP est ainsi équipé de cinq bouteilles de 10 kg de CO2 soit 50 kg utilisés pour cette propulsion, appelée aussi chasse.

Avant cette opération il est nécessaire détasser la poudre qui a pu se prendre en masse dans le réservoir du fait de son stockage, de son propre poids et de sa granulométrie. Pour cela le PGP est équipé de deux autres bouteilles de CO2, également de 10 kg chacune, dont l’expansion préalable dans le réservoir va provoquer un brassage actif de la poudre. L’ouverture de ces deux bouteilles s’effectue par deux vérins pneumatiques eux mêmes animés par une petite bouteille de CO2 que l’on doit « percuter ». La commande de cette mise en œuvre s’opère depuis l’habitacle de l’engin.

A partir de ce moment la chasse de la poudre est possible. Celle-ci peut être dirigée vers des lances manuelles – l’engin peut en alimenter deux – qui permettent un dosage manuel de la projection. Elles sont équipées d’un dispositif anti-recul.

Réservoir, lance sur tourelle et bouteilles de CO2 du poudre grande puissance PGP des marins-pompiers de Marseille
Réservoir, lance sur tourelle et bouteilles de CO2 du poudre grande puissance PGP des marins-pompiers de Marseille

Pour une action plus massive le PGP est équipé d’une lance canon à poudre sur tourelle qui peut pivoter d’un angle de 360 ° et inclinable de -15°à + 45°. Constituée de deux affûts elle permet une attaque d’une ou deux minutes à un débit de 2 000 ou 1 000 kg/min à la pression de 10 bar selon que l’on active l’un des deux affûts ou les deux grâce à une vanne de sélection.

Enfin l’engin est équipé d’un dispositif de régulation de pression qui permet une pression constante de projection du début à la fin de la vidange du réservoir.
Contrairement à un engin-pompe qui peut être actif tant qu’il est alimenté en eau, l’autonomie d’un camion poudre est limitée à la capacité de son réservoir. Après mise en œuvre un passage par les ateliers est alors nécessaire pour le recharger en poudre et remettre en pression les bouteilles de gaz propulseur. On comprend que l’intérêt d’un tel engin, d’action courte, est de réaliser une attaque massive, qui est en général déterminante.

A sa mise en service, et comme son prédécesseur, l’engin est en départ depuis la caserne de Plombières (PLB), située Boulevard de Plombières, au nord de Marseille, aux côtés d’un camion-mousse de grande puissance.

L’engin est toujours en service et a encore été très récemment engagé sur un départ de feu électrique sur une ligne du tramway marseillais.

Notes

Notes
1 L’azote peut être aussi utilisé en tant que propulseur.