L’engin d’intervention du futur (EIF) des pompiers de Paris


Le secours à victimes à Paris

En mars 1928 c’est à la police que les autorités confient le secours aux victimes de la voie publique. Il s’exercera à bord des fameux cars de Police-secours. Ces derniers, sur différents châssis (dont le Citroën HY, puis Peugeot J7 et enfin Peugeot J9) en livrée pie (noire et blanche) embarquaient un brancard, une valise de premiers-secours, une couverture et une bouée.

En 1884 les sapeurs-pompiers de Paris créent une infirmerie régimentaire. Peu après celle-ci mettra en œuvre une ambulance hippomobile destinée aux sapeurs-pompiers blessés au feu. Ce service va intégrer un nombre grandissant de médecins et d’infirmiers. Les sapeurs-pompiers vont devenir des spécialistes du secours aux asphyxiés. Ce secours va s’élargir et s’étendre aux victimes civiles.

Les sapeurs-pompiers de Paris interviennent de plus en plus pour apporter les gestes techniques de réanimation et le matériel qui font défaut aux gardiens de la paix. Paradoxalement c’est le fourgon-pompe qui conduit les secouristes sapeurs-pompiers et le matériel de réanimation auprès des victimes. Quelquefois même, c’est ce fourgon qui évacue les victimes vers les établissements de soins. On raconte que parfois le transfert s’effectuait avec la victime allongée sur la planche Olivier, elle-même posée sur les genoux des quatre sapeurs-pompiers du fourgon-pompe !

En 1953 les Pouvoirs Publics autorisent « les médecins de la Brigade », jusqu’alors chargés exclusivement de la médecine du travail, « à participer à des opérations et à faire bénéficier de leurs soins les victimes d’incendies et d’accidents  » (décret du 7 mars 1953).

Cette implication grandissante des sapeurs-pompiers dans le secours à victimes les conduit à s’équiper, en 1967, d’une ambulance de réanimation qu’ils ont eux-même conçue à partir d’un châssis Peugeot J7. Deux autres la suivront rapidement, l’une en 1968 et l’autre en 1969.

En 1974 le Samu de Paris, nouvellement créé, médicalise les interventions de police-secours. On voit alors des ambulances à livrée blanche portant les marquages Police-secours-Samu (voir photo). Leurs équipages sont formés de deux agents de police mais sont médicalisées par du personnel hospitalier. En 1983 les deux gardiens de la paix sont remplacés par deux sapeurs-pompiers de Paris (voir photo) puis, en 1993, par du personnel hospitalier.

En 1985 le secours à victimes est (enfin !) confié à la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris.

En 1985 le secours à victimes est confié à la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris, remplaçant ainsi police-secours qui assurait cette fonction depuis 1928.

Quel est alors le nouveau scénario du secours à victimes ?

Un engin-pompe décale pour secours à victimes (tous les fourgons de la Brigade sont équipés de matériel de secours à victimes). Le personnel engagé délivre les premiers soins puis une ambulance privée évacue la victime vers l’établissement de soins. L’inconvénient de ce scénario est que, pour chaque intervention de ce type, un engin-pompe est indisponible pour le service incendie. La Brigade va devoir restructurer son parc de véhicules. Elle lance pour cela deux études, l’une consacrée à un engin d’intervention et l’autre à un engin d’appui. De la première est né le premier secours évacuation (PSE) et de la seconde le fourgon d’appui (FA) et le fourgon d’évacuation (FE) . Les trois véhicules sont polyvalents : ce sont des engins-pompes intervenant pour le service incendie mais ils peuvent être utilisés aussi pour l’évacuation non médicalisée de victimes. En 1995 le fourgon d’appui perd cette polyvalence et il est recentré sur le service incendie.