L’échelle automatique tout terrain des sapeurs-pompiers de Paris (1970)


L’échelle automatique tout terrain, ou EATT, est un agrès ayant servi spécifiquement à la Brigade de sapeurs-pompiers de Paris de 1970 à 1990. Toutefois un exemplaire a toutefois été mis en départ par les sapeurs-pompiers rouennais en 1975.

L’échelle parisienne est le résultat d’une étude menée par les services techniques sous la direction du général Perdu, commandant de la Brigade de 1970 à 1973.
L’objectif était de remplacer l’échelle sur porteur, indispensable pour manœuvrer là où les échelles mécaniques ne passaient pas : les rues étroites de Paris, les passages sous les porches et sous les voûtes, les cours intérieures. Des performances de franchissement étaient aussi attendues: trottoirs, établissements de tuyaux…

Les EATT ont été mis en départ depuis les casernes depuis les centres suivants:

Immatriculation Mise en départ Immatriculation Mise en départ
EATT 1 Sévigné EATT 2 Ivry
EATT 3 Rousseau EATT 4 Dauphine
EATT 5 Landon puis Auteuil EATT 6 Poissy
EATT 7 Montrouge puis Colombier EATT 8 Levallois
EATT 9 Pantin EATT 10 Colombes puis Asnières

L’une d’entre elles au moins a été mise en réserve.

Les EATT ont été remplacées par des échelles pivotantes semi-automatiques Riffaud sur châssis Renault et dans certains centres par des échelles pivotantes automatiques.

Le châssis

Le châssis choisi, pour sa maniabilité, est un chariot Salev tout-terrain TT 15, utilisé en milieu industriel et également dans l’armée française comme chariot élévateur. Il est animé par un moteur diesel Perkins de 79 cv (placé à l’arrière du siège conducteur) à transmission hydraulique, à boite à vitesse automatique. La vitesse atteignable est de 35-40 km/h. Une boite de transfert peut rendre les deux essieux moteurs.
Les quatre roues sont directionnelles avec trois possibilités d’évolution et de manœuvres: essieu avant seul, essieu arrière seul, les deux essieux braquant en sens contraire (virages courts) etles deux essieux braquant dans le même sens (marche en « crabe »).

L’engin ne possède pas de suspension rendue non nécessaire par les pneus de gros diamètre et gonflés à basse pression.
La cabine est ouverte mais une protection sommaire est assurée par un « toit » fixé sur le premier plan d’échelles à la hauteur de la cabine.
Ce toit couvre la cabine lorsque l’engin est en position de route. Le tableau de bord est protégé contre les projections d’eau par un rabat vitré. Le poste de conduite est à une place en position centrale. Les deux autres équipiers se placent à l’arrière sur deux sièges (avec un cale-pied). Des ceintures de sécurité ont été installées ultérieurement.

L’échelle

Sur ce châssis a été montée une échelle Riffaud de 24 mètres à commandes hydrauliques. Le berceau, qui porte les quatre plans du parc d’échelles, est fixé sur le châssis et non pas sur une tourelle pivotante.

Le parc est inclinable sur son berceau pour atteindre un devers maximum de 10 degrés. Les quatre vérins stabilisateurs, dont la descente perpendiculaire au sol est commandée depuis le poste de conduite, permettent lorsque ces derniers ne sont déployés que d’un seul côté, un devers supplémentaire de 10 degrés.
Ces deux possibilités permettent un déport maximum de quatre mètres à l’extrémité du dernier plan, échelle déployée.

Les pneus à basse pression améliorent le franchissement et participent à la mise en place et l’inclinaison de l’engin.
Un petite échelle escamotable, placée à l’arrière, permet un accès aux premiers plans de l’échelle Riffaud. Du fait de son faible poids (moins de huit tonnes soit près de la moitié environ d’une échelle pivotante) et de sa stabilité, l’ensemble peut se déplacer en manœuvre échelle dressée mais non déployée.

Le matériel embarqué

L’engin embarque divers extincteurs (à eau pulvérisée, à poudre), des cordages, des sangles, des outils (hache, pinces…), un projecteur portatif… ainsi qu’un appareil respiratoire isolant. Ce matériel est rangé dans un coffre ouvert entre les deux sièges arrières.

Une collection de photographies