Anatomie d’un bateau-pompe


Les figures ci-dessous représentent un bateau-pompe classique inspiré d’un modèle français construit au cours des années 1950 et 1960 par les Chantiers Navals Franco-Belges à Villeneuve-la-Garenne, sur la Seine, en région parisienne. Ces derniers ont équipé la Marine nationale, les sapeurs-pompiers de Gironde et le port de Bordeaux, le Bataillon de marins-pompiers de Marseille. Il a été également exporté en Algérie, Jamaïque, Brésil…

La simplicité de ses équipements incendie va nous permettre de mieux comprendre le fonctionnement d’un tel navire spécialisé.

Première partie: les équipements aériens anti-incendie

1. Canon à eau ou lance Monitor

C’est l’équipement anti-incendie emblématique des bateaux-pompes, leur premier signe distinctif. Alimenté par les pompes à incendie il permet de projeter de l’eau à fort débit et à grande distance. Il est installé de manière permanente sur les ponts, le toit du poste de pilotage, sur une tourelle ou sur la nacelle d’une échelle pivotante ou d’un bras élévateur articulé ou encore sur un mât fixe ou télescopique. Il est orientable verticalement et horizontalement par des crémaillères commandées par des volants manuels. Le canon porte à son extrémité un embout interchangeable, un ajutage, qui permet des jets plus ou moins diffus. Sur les bateaux-pompes modernes toutes ces commandes sont électriques ou électropneumatiques L’orientation du canon, le réglage de la nature du jet (jet bâton, jet diffus…) et son débit sont réglables à distance depuis le poste de pilotage, ce qui a permis de réduire l’équipe d’intervention et de renforcer sa sécurité par une moindre présence sur les ponts exposés.

2. Canon à mousse

L’eau y arrive en pression et se mélange à du liquide émulseur, c’est à dire une solution dite saponifiante qui, comme un détergent, favorise la formation de de mousse. Une perforation calibrée directement sur le fût du canon va intégrer de l’air par effet Venturi (aspiration par appel d’air) de manière à générer de la mousse extinctrice. Un canon dit « mixte » peut à la fois projeter de l’eau ou de la mousse.

3. Projecteur

Une intervention peut se produire en pleine nuit. Les projecteurs sont alors utiles pour se déplacer au milieu d’obstacles et pour éclairer la zone d’action des équipes d’intervention (extinction, évacuation des victimes, abordage du navire secouru…). D’autres projecteurs éclairent les ponts et les surfaces de travail des bateaux-pompes de manière à assurer la sécurité des équipages d’intervention.

4. Antennes, radars…

Nécessaires à la navigation maritime ou fluviale et aux différentes communications radio ou numériques avec les autorités gérant les opérations de secours. Par ailleurs lorsque le bateau-pompe est transformé lui-même en poste de commandement lors d’une intervention, il est nécessaire que la direction des secours embarquée puisse transmettre les ordres et les observations aux différents intervenants.


5. Tourelle

Souvent rabattable afin de diminuer le tirant d’air et donc de permettre au bateau-pompe de passer éventuellement sous des ponts ou des passerelles. Elle est alors relevable par un treuil électrique ou par un circuit hydraulique.
Grâce à la lance Monitor dont elle est pourvue, elle permet de réaliser une attaque depuis un point haut, au dessus du pont du navire sinistré ou de mieux atteindre un incendie à terre depuis les berges, en passant par-dessus d’éventuels obstacles.

6. Échelle

Nécessaire pour atteindre le pont du navire sinistré et permettre l’abordage des équipes d’intervention. Des bateaux-pompes disposent d’une échelle pivotante hydraulique à l’instar des « grandes échelles » des sapeurs-pompiers terrestres, ou encore d’un bras élévateur articulé, avec une nacelle équipée d’une lance monitor. Il est alors possible de combattre le sinistre à partir d’un point haut le surplombant. Elle peut également être utilisée pour effectuer des sauvetages, par exemple des passagers et/ou des membre de l’équipage du navire secouru.

7. Dévidoir de câbles électriques

Un bateau-pompe, du fait de sa puissante motorisation, disposent souvent de groupes électrogènes. Ces derniers gèrent les besoins électriques du bord mais peuvent aussi alimenter en courant électrique les équipes d’intervention pour la mise en œuvre de matériels de secours : éclairages, outillages électro-portatifs…

8. Distributeur de refoulements

Il regroupe des sorties de refoulements sur une canalisation principale directement reliée aux pompes à incendie. On peut alors y brancher des tuyaux d’incendie, et donc des lances, pour alimenter les équipes d’intervention en action sur le pont et même à terre après prolongations et raccordements. On la surnomme quelquefois « clarinette » du fait de sa ressemblance avec l’instrument de musique.

9. Dévidoir à tuyaux

Permet de disposer de longueurs de tuyaux rapidement utilisables.